L’ensemble du Pont-de-Bois, qui représente plus de 2000 logements, a été construit par Alexis Josic entre 1972 et 1977, à la suite d’un concours international, à l’époque très largement publié. Le maître d’ouvrage était Immobilière 3f dont 800 logements sont toujours gérés par sa filiale
Immobilière Nord Artois.

La démarche de Josic se voulait en rupture avec les « acquis » de la Charte d’Athènes. En continuité avec les réflexions de Team X et expérimentations menées avec Georges Candilis et Shadrach Woods dans le quartier du Mirail à Toulouse, elle proposait une alternative comprise comme une troisième voie, bien avant la « 3ème ville » de Portzamparc, entre la radicalité de la ville moderne, ouverte selon les principes du plan libre, et l’urbanité de la « ville constituée » avec ses échelles multiples.
 

L’îlot 4 constitue le cœur de ce projet urbain, et forme l’un des maillons importants de ce que les urbanistes de la ville nouvelle avait dénommé
« la centralité longitudinale » (sic), c’est à dire un centre-ville reliant en une seule structure continue le campus de l’Université de Lille 1 – la
« Cité Scientifique », préexistant à la ville nouvelle – et celui de Lille 3. L’îlot 4 représente à lui seul près de 500 logements et commerces, répartis en deux immeubles adossés de part et d’autre d’une « rue haute » sur dalle, elle même positionnée sur un silo de parking. Cette Rue-Haute assure un lien piétonnier majeur entre le centre de la ville nouvelle de Villeneuve d’Ascq, les équipements culturels et l’université.

Le projet s’est particulièrement attaché à ré-ancrer l’ensemble des 496 logements au tissu urbain complexe de la ville nouvelle – niveau « dalle »
et niveau sol naturel – en reconstituant des parcours simples et lisibles, depuis le métro et la voie publique, et depuis la Rue-Haute jusqu’au seuil
de chaque logement. Si le caractère perméable de la ville ouverte, si important dans la conception initiale d’Alexis Josic a été préservé, les
coursives, en revanche, ont été supprimées au profit de paliers d’étage desservant un nombre restreint de logements.
 

Chaque cage d’escalier a été « adressée » sur la voie publique, par la création – ou la reconstitution – de véritables halls résidentiels, largement
dimensionnés et éclairés naturellement, et dont le caractère traversant permet d’assurer un lien visuel et fonctionnel entre les voies publiques en périphérie et les cœurs d’îlots, autrefois inaccessibles, et rendus désormais accessibles aux usagers sous forme de jardins collectifs.

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Le projet de rénovation a donc impliqué :
- Une réfection complète des espaces publics du périmètre, et en particulier de la Rue-Haute, qui a retrouvé son statut urbain de
centre du quartier, autant pour les étudiants et les riverains que pour les résidents eux-mêmes ;
- Une réfection complète des espaces extérieurs, aussi bien les pieds d’immeubles, qui servaient de parkings sauvages, que les cœurs d’îlots, qui ont été replantés, et auxquels on a donné le statut de squares résidentiels ;
- La réorganisation complète des accès, aussi bien au niveau Rue Haute qu’au niveau du sol et des voiries, avec d’une part le création de nouveaux halls d’accès, et d’autre part l’agrandissement des halls existants, les uns et les autres étant désormais traversants de manière à mettre en communication la voie publique et les cœurs d’îlot, et de conférer une véritable urbanité à ces derniers ;
- La refonte générale de la distribution intérieure, par le sectionnement des coursives d’étage et la création autant que nécessaire de nouveaux noyaux de distribution verticale. Cette création de nouveaux noyaux a été conçue en extension de manière à ne pas affecter les logements en duplex.

Enfin, les façades ont été retravaillées dans l’esprit des maquettes préparatoires et des croquis d’Alexis Josic, en cherchant en particulier à mettre en valeur au moyen d’un subtil camaïeu le travail volumétrique des redans et des loggias, qui constituent une véritable œuvre d’art cinétique à l’échelle de la ville.

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